Ce petit être a survécu à cinq extinctions majeures C’est le seul animal à pouvoir endurer des pressions 4 fois supérieures à celles des abysses, à résister aux radiations nucléaires, au vide sidéral, ou à des températures glaciales de -273°Celsius, soit le zéro absolu ! Le tardigrade est aussi connu sous le nom d’ourson d’eau. On comprend pourquoi en voyant sa silhouette et sa démarche pataude. Long d’1mm environ, il possède des muscles, des neurones et un intestin. Près de nous, on peut le trouver dans la mousse ou sur des arbres. Mais il se cache aussi au fond des océans et aux plus hauts sommets terrestres. Et ses mécanismes de défense hors du commun passionnent les chercheurs. Le tardigrade est notamment capable de mettre totalement à l’arrêt son métabolisme en se débarrassant de 95% de l’eau qui le compose. Il entre alors en dormance, dans un état qu’on appelle la cryptobiose. Or on ignorait jusqu’à présent quel mécanisme était à l’origine de ce comportement. Une étude publiée en janvier 2024, dissipe en partie ce mystère. Pour étudier la question, des chercheurs américains ont placé des tardigrades dans des conditions de stress extrême pour les pousser à entrer dans cet état de déshydratation. Ils ont ainsi constaté que, en réaction au stress, les oursons d’eaux produisent des molécules instables, nocives pour les cellules humaines : des radicaux libres oxygénés. Et ils ont identifié des capteurs spécifiques sur lesquels ces molécules viennent se fixer. Ce faisant, elles oxydent un acide aminé important, la cystéine. C’est le signal déclencheur pour le reste de l’organisme : l’information est ainsi donnée d’entrer en état de survie Cette étude ne s’est concentrée que sur une seule espèce de tardigrade, parmi les 1300 aujourd'hui répertoriées. Néanmoins l’équipe compte reproduire l’expérience sur d’autres pour comprendre si les stratégies de survie peuvent varier selon les espèces. Chez l’humain, les molécules de radicaux libres sont une des causes du vieillissement. Elles endommagent la machinerie cellulaire, comme les protéines et l’ADN. Sur le long terme, ces résultats chez ce champion de la survie qu’est le tardigrade pourraient donc ouvrir des pistes de recherche utiles à l’Homme.
Réalisation :
Marie Brière de la Hosseraye
Production :
Universcience
Année de production :
2024
Durée :
2min24
Accessibilité :
sous-titres français