Au milieu des années 80, une diminution importante de la concentration d’ozone au-dessus de l’Antarctique alerte la communauté scientifique. L’ozone stratosphérique, situé entre 15 et 50 km d’altitude, joue un rôle important sur Terre en filtrant le rayonnement solaire ultraviolet, et sa raréfaction est une menace pour les êtres vivants.
Mais grâce à la mise en place, en 1989, du protocole de Montréal interdisant l’utilisation des produits chlorés de type CFC, le trou dans la couche d’ozone est aujourd’hui en train de se résorber.
Le continent blanc n’en a pourtant pas fini avec l’ozone. Après avoir étudié 26 années de relevés atmosphériques issus de 8 stations à travers l’Antarctique, une équipe internationale montre que le taux d’ozone en basse altitude ne cesse d’augmenter, à l’instar des vagues de pollution à l’ozone que subissent nos régions urbanisées.
Sauf que sous nos latitudes, l’ozone se forme essentiellement lorsque la lumière du Soleil réagit avec les gaz produits par les véhicules motorisés ou les activités industrielles.
Alors comment expliquer sa présence dans une région aussi isolée que l’Antarctique ?
Selon l’équipe scientifique, une partie de ce gaz est d’origine naturelle, issue de l’interaction du Soleil avec le manteau neigeux, mais aussi en raison d’échanges avec la couche d’ozone stratosphérique.
En revanche, une autre partie est d’origine humaine. Elle provient notamment de pollutions situées en Amérique du Sud, transportées au gré des vents vers l’Antarctique.
L’ozone, en forte concentration, est un gaz toxique. Mais c’est une autre de ses caractéristiques qui inquiète les chercheurs : l’ozone est un gaz à effet de serre 1000 fois plus puissant que le CO2. Son augmentation en basse altitude pourrait donc avoir un impact significatif sur le réchauffement de l’Antarctique.