Depuis plus de 60 ans, le mystère demeure sur la mort de 9 jeunes soviétiques partis en janvier 1959 randonner dans les montagnes au nord de l’Oural. Étudiants ou diplômés de l’Institut polytechnique de la région, ils sont bien équipés et entrainés. Leur expédition dirigée par Igor Dyatlov, doit durer deux semaines.
Une équipe partie à leur recherche découvre le 26 février, leur tente et les 9 corps disséminés sur plus d’un kilomètre de distance. L’hypothèse la plus probable est celle d’une avalanche qui les aurait surpris en pleine nuit, les forçant à découper la tente de l’intérieur et à fuir les lieux.
Mais plusieurs faits épaississent le mystère : la tente a été plantée dans une pente douce, inférieure à 30°, sur un terrain peu propice aux avalanches. Les corps ensuite : si l’hypothermie semble être la cause principale de leurs décès, certains portent des blessures sévères : des côtes cassées, des crânes enfoncés. Tous sont pieds nus ou en chaussettes et certains vêtements portent des traces de radiations.
L’enquête des autorités soviétiques conclue qu’une « force naturelle irrésistible » et inconnue a causé leur mort. Le mystère va alimenter pendant des décennies, nombre de théories, des plus sérieuses aux plus farfelues…
Des scientifiques basés en Suisse viennent également de réétudier les faits et publient leurs résultats dans la revue Nature. Leur recherche confirme l’hypothèse que les randonneurs ont bien été victimes d’une avalanche.
D’après les scientifiques, plusieurs facteurs ont joué en défaveur des campeurs.
Pour s’abriter du vent, les randonneurs ont installés leur camp sous un relief, dans une pente localement plus raide.
Pour renforcer cet abri et s’installer sur un sol plat, ils ont aussi creusé la neige et sans doute fragilisé l’équilibre des plaques neigeuses du sous-sol.
Les modèles des chercheurs montrent qu’en raison d’un vent extrêmement fort cette nuit là, un amoncellement de neige ce serait formé sur le relief au-dessus des campeurs. Et que le poids de cette formation neigeuse combiné en sous-sol à une couche fragile de neige, pouvait déclencher une avalanche dites de plaque.
Les simulations des chercheurs suggèrent également que des blocs de neige pouvaient être à l’origine des blessures sévères au thorax et à la tête retrouvées sur certains corps lors de l’autopsie.
Sans résoudre tous les mystères de cette affaire, cette étude confirme l’hypothèse de l’avalanche. Elle souligne également le danger même dans une pente légère d’installer une tente près d’un relief. Un abri enterré comme une trou à neige est moins risqué.