Narratrice.
-En 1791, le médecin Luigi Galvani publie un essai résumant plus de dix années de recherches.
Il y affirme l'existence d'une électricité animale responsable des mouvements musculaires.
Preuve en est son expérience, devenue célèbre, réalisée sur son balcon.
L'arrière d'une grenouille est posé sur la rambarde de fer, un crochet de cuivre planté dans la moelle épinière.
Les pattes se contractent brusquement quand le crochet touche les barreaux.
Les thèses de Galvani sont applaudies par ses collègues médecins mais rencontrent un opposant farouche, le physicien Alessandro Volta.
Pour Volta, cette patte n'est qu'un électromètre réagissant à la présence d'un courant métallique qui la fait se contracter.
L'électricité animale n'existe pas.
Galvani est fair-play et juge la critique recevable.
Pour réfuter l'existence de l'électricité métallique, il propose de nouvelles expériences, toutes réfutées par Volta.
En 1797, Galvani met au point l'expérience qui prouve, selon lui, l'existence de l'électricité animale.
En faisant retomber précisément le nerf d'une patte de grenouille sur celui d'une autre, les deux pattes se contractent.
Plus de métal dans l'expérience.
L'électricité animale existe bien.
Volta, obstiné, la conteste, malgré la rigueur du protocole.
Galvani meurt en 1798, le combat cesse.
Une seconde mort l'attend deux ans plus tard.
Volta construit la première pile électrique, une alternance de rondelles en métal et de tampons d'acide.
Succès mondial.
L'électricité est bien métallique, adieu l'électricité animale.
Mais l'histoire n'est pas finie.
En 1828, Leopoldo Nobili, invente un appareil capable de mesurer de très faibles courants.
Son appareil réagit aux expériences de Galvani.
Le savant avait raison : l'électricité animale existe bien.
En l'honneur de Galvani, Nobili nomme son invention "galvanomètre".
Les expériences de Galvani sont devenues des classiques.
On reconnaît aujourd'hui que le savant a posé les bases de l'électrophysiologie.
Enthousiasme modéré chez les grenouilles.