Sommeil
Sous titres : Claude Gronfier
Chronobiologiste
Sommeil et Métabolisme
Voix : On a pu montrer que le sommeil ce n’était pas important uniquement pour le cerveau –c’est-à-dire que lorsqu’on est en dette de sommeil on est fatigué, on va s’endormir, on va avoir beaucoup de mal à comprendre et interpréter son environnement, beaucoup de mal à stocker de l’information – on a découvert que le sommeil était impliqué dans un ensemble de fonctions extra-cérébrales et que le sommeil est absolument fondamental dans la régulation du métabolisme.
On a un rôle du sommeil dans le système immunitaire. On tombe plus malade quand on est en dette de sommeil que lorsqu’on n’est pas en dette de sommeil. Dans ces situations là on observe des troubles cardiovasculaires.
Il est très vraisemblable que si l’on perturbe la stabilité du cycle du sommeil on va altérer la libération des neuro transmetteurs qui pour certains doivent avoir lieu la nuit pour d’autre plutôt le jour. Et de là à ce que cette perturbation soit impliqué dans le contrôle de l’humeur ou l’instabilité de l’humeur est assez facile à franchir.
Il suffit de quelques jours de restrictions de sommeil pour perturber deux hormones en particulier. L’une s’appelle la griline et l’autre s’appelle l’orexine. Ces deux hormones sont impliquées dans la régulation de l’appétit et l’autre dans la régulation de la satiété. On va par exemple favoriser la consommation d’aliments de types gras ou sucrés. Et bien tout cela est très favorable à la prise de poids.
On va perturber d’autres hormones qui sont impliquées dans un ensemble de fonctions par exemple la mélatonine, qui est une hormone sécrétée la nuit. Cette hormone est impliquée dans la division cellulaire et va ralentir la prolifération cellulaire de type cancéreuse. De là à ce que la prolifération de cette hormone conduise des cancers, on en est encore pas là, mais si on perturbe la sécrétion de la mélatonine en laboratoire chez l’animal, et bien on va favoriser le développement de certains cancers.
Sous titre : et si je n’ai pas sommeil ?
Voix : On sait que l’adolescent présente une dette de sommeil. A cause des horaires de coucher tardifs et de horaires de lever qui ne sont pas suffisamment tardifs pour permettre d’obtenir les 8 à 10 heures de sommeil nécessaire à l’organisme, et bien cette restriction journalière va créer un état de dette de sommeil chronique.
Sous titre : Mais pourquoi je n’ai pas sommeil le soir ?
Voix : On sait maintenant qu’il existe des composantes de biologiques contre lesquelles il est difficile de lutter. Chez l’adolescent l’heure de coucher est retardée. Ce retard là s’explique par une horloge biologique qui est plus lente. Il faut un peu plus de temps à l’horloge biologique pour accomplir sa boucle, accomplir son cycle. Et donc ça va déclencher un coucher plus tardif et un réveil plus tardif. Donc y a un vrai cercle vicieux qui s’installe chez l’adolescent qui n’arrive pas à se coucher tôt en semaine et qui a tendance à se coucher et lever encore plus tard en weekend.
C’est réellement un vrai problème de santé publique puisque les adolescents présentent outre cette restriction de sommeil, un ensemble de troubles, qui sont directement liés ou indirectement mais en tout cas pour lesquelles il y a une très grande composante qualité de sommeil insuffisante.
Réalisation :
Véronique Kleiner
Production :
Universcience, Inserm, CNDP, Picta productions
Année de production :
2013
Durée :
3min58
Accessibilité :
sous-titres français