Des chercheurs en neurosciences, le jeune ingénieur a appris le vocabulaire. Il s’est immergé dans leur monde, il s’est imposé leurs contraintes.
Des physiciens et des chercheurs en imagerie médicale, il a étudié la multitude des méthodes, testé les logiciels, analysé les données.
Car les uns et les autres appartiennent à deux mondes différents et ne parlent pas le même langage.
C’est ainsi que muni de son nouveau savoir, pendant plusieurs mois, pixel après pixel, il a retrouvé le chemin de la diffusion des molécules d’eau entre les parois des tubes de myéline,
Comme un sourcier obsessionnel et méticuleux, fasciné par sa quête microscopique.
Puis il a coloré les faisceaux de fibres nerveuses pour en indiquer la direction dans l’espace,
Jusqu’à offrir aux neuroscientifiques stupéfaits un outil immédiatement utilisable : une représentation tridimensionnelle élégante et parfaitement fidèle d’une partie du système nerveux qu’ils connaissaient très bien pour l’avoir vu souvent sous leur scalpel, mais sans jamais avoir imaginé pouvoir en disposer en toute liberté, sous forme d’une image.
Une image dont il est d’ailleurs aussi étonné qu’eux : la preuve saisissante, indubitable et tangible qu’il a réussi dans sa mission de passeur.
Illustration d’une image de tractographie, montrant une série de faisceaux majeurs du cerveau humain – Imagerie de diffusion par IRM
Franck LAMBERTON – Centre d’Imagerie – Neurosciences et d’Applications aux Pathologies - CI-NAPS Caen (Université de Caen/CNRS/Université Paris Descartes/CEA)