Cette araignée s’appelle Kim. C’est une représentante de l’espèce Phidippus regius dont la particularité est d’attaquer ses proies en leur sautant dessus. Pour mieux comprendre sa technique de prédation, une équipe britannique de l’université de Manchester l’a dressée à effectuer des sauts de toutes sortes : des longs, des courts, vers le haut ou vers le bas.
À ce petit jeu, Kim est particulièrement douée. Elle peut sauter jusqu’à six fois sa longueur, et développer une force équivalente à cinq fois son poids. L’araignée se propulse essentiellement avec ses pattes arrières. Sa position relevée au moment de l’atterrissage lui permet de mieux saisir sa proie, et aussi de mieux se réceptionner. Prudente, elle fixe, avant de bondir, un fil de soie sur son tremplin.

Cette série d’expériences, qui a fait l'objet d'une publication dans la revue Scientific Reports, montre que l’araignée adapte son saut en fonction de la difficulté. Sur une distance courte, elle choisit plutôt un saut tendu et rapide, gourmand en énergie, mais plus efficace pour capturer sa proie. Pour de plus grandes distances, l’araignée semble au contraire optimiser son énergie.
Partant de ces observations, les chercheurs ont conçu un robot mimant sa technique de saut. Les premiers essais sont plutôt concluants, mais les sauts ne sont pas très précis. Dans ce domaine, l’araignée garde une longueur d’avance.