Xylella, la bactérie tueuse d’oliviers, pourrait s’étendre en Europe
Publié le - par le blob avec l’AFP
Xylella fastidiosa, surnommée la bactérie tueuse d’oliviers, présente en Corse et dans plusieurs pays méditerranéens, pourrait s’étendre dans le reste de l’Europe et à d’autres végétaux, selon un avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) rendu public mercredi.
L’étude de l’EFSA confirme qu’il n’existe pour l’instant « aucune solution » pour éliminer la bactérie dans les cultures, et estime « cruciales » les mesures de « contrôle » des insectes qui la transmettent. Des expériences « prometteuses » sont en cours d’évaluation au Brésil, ainsi que dans la région des Pouilles en Italie, où a été détectée la bactérie pour la première fois en Europe en 2013, a indiqué l’EFSA.
Xylella fastidiosa, considérée comme l’une des bactéries les plus dangereuses pour les végétaux à l’échelle mondiale, provoque diverses maladies pouvant conduire à leur dépérissement, voire à leur mort. Bien qu’elle soit présente surtout dans les régions côtières du sud de l’Europe, elle a un potentiel de développement dans « la plupart » des régions de l’Union européenne à l’exception des zones d’altitude, et des pays très au nord, souligne l’étude.
« Presque tout le territoire européen est caractérisé par des climats pouvant être favorable à l’établissement de Xylella fastidiosa », les régions méditerranéennes étant les « plus à risque », affirme le rapport. Ces derniers mois, après l’Italie, la France et l’Espagne, de nouveaux foyers ont été identifiés au Portugal, indique l’étude. En France, la sous variété Multiplex de la Xylella a été détectée pour la première fois en 2015. Elle est présente en Corse, et dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur des arbres d’ornement ou du maquis méditerranéen.
Conférence à Ajaccio en octobre
La sous-variété Fastidiosa pauca, la même que celle des Pouilles en Italie, qui s’attaque aux oliviers, a été notifiée à Menton sur des plants de polygale à feuilles de myrte (Polygala mirtifolia). A ce jour, l’ensemble des végétaux touchés ont été arrachés sauf 16 oliviers multi-séculaires qui font l’objet d’une surveillance renforcée et d’un dispositif de protection des insectes pour éviter des contaminations.
En Espagne, trois îles des Baléares sont contaminées par trois sous-espèces (Fastidiosa multiplex, Fastidiosa pauca et Fastidiosa fastidiosa) : Majorque, Minorque et Ibiza, les contaminations concernant un grand nombre de plantes différentes : vignes, oliviers, lauriers, polygales à feuilles de myrte, mimosa, lavandes, amandiers, cerisiers, frênes, figuier, noyers. Dans la province d’Alicante, ce sont essentiellement les amandiers qui sont touchés (sous-espèce Multiplex). À Madrid, un foyer a été identifié autour d’un olivier. En 2019, la bactérie a aussi été identifiée pour la première fois au Portugal dans un parc zoologique de la ville de Vila Nova de Gaia, au nord du pays. En Italie, la Toscane (Multiplex) est touchée depuis octobre 2018. La Commission européenne a saisi en mai 2018 la Cour européenne de justice de l’UE d’un recours contre le pays pour son incapacité à arrêter la progression de la bactérie.
L’étude de l’EFSA confirme que les plantes les plus affectées sont les oliviers, surtout ceux de plus de 30 ans, les amandiers et agrumes subissant de plus faibles réductions de rendement. La plante la plus résistante semble être la vigne, même si celle-ci est infectée aux États-Unis par une Xylella fastidiosa fastidiosa.
La deuxième conférence internationale sur la Xylella devrait avoir lieu à Ajaccio en Corse fin octobre 2019, a indiqué l’EFSA.