Thaïlande : rare réintroduction de grues Antigone dans la nature
Publié le - par LeBlob.fr, avec l’AFP
Au lever du soleil, un matin de Noël, 13 grues Antigone d'Asie du Sud-Est ont été relâchées au-dessus des eaux ondulantes d'un lac thaïlandais dans une rare tentative de redonner vie à cette espèce menacée d'extinction.
Ces grands oiseaux non-migrateurs, aussi appelées grues Sarus, étaient au bord de la disparition il y a une cinquantaine d'années, n'existant qu'en petit nombre en captivité.
La première réintroduction réussie dans la nature a eu lieu en 2011 et, depuis, plus de 140 oiseaux ont été réintroduits dans leur habitacle naturel dans la province de Buriram (nord-est). « C'est le seul endroit où les grues thaïlandaises sont capables de vivre et de se reproduire par elles-mêmes », a déclaré le gouverneur Chaiwat Chuntirapong, après la libération des quelques spécimens.
Les oiseaux ont été transportés dans des conteneurs spéciaux depuis le zoo de Nakhon Ratchasima jusqu'au réservoir de Huai Chorakhe Mak. Les 13 oiseaux, reconnaissables à leur unique plumage rouge recouvrant leur tête, ont été libérés en même temps, battant maladroitement des ailes, devant des spectateurs éblouis ayant fait le déplacement à dessein. Le taux de réussite est satisfaisant, puisque 60 à 70 % d'entre elles survivent après leur libération.
Avant d'être relâché, chaque oiseau est muni d'une puce et d'une étiquette, ce qui permet aux chercheurs de le suivre et d'améliorer leurs efforts de conservation. Outre l'élevage et la libération des oiseaux, une partie importante du programme consiste à éduquer les populations voisines sur l'espèce et l'environnement local.
Le réservoir de Huai Chorakhe Mak a été choisi en partie grâce à la prolifération naturelle de châtaignes de terre, une source de nourriture importante pour les grues pendant la saison sèche. Mais leur habitat était menacé par « l'invasion généralisée de l'agriculture », selon Thanachon Kensing, directeur du zoo de Nakhon Ratchasima.
Le zoo a créé un centre d'apprentissage pour apprendre aux habitants comment mieux prendre soin de l'environnement, ce qui est vital pour la survie des oiseaux. « Il est difficile de changer l'attitude des villageois », admet Thanachon Kensing. « Mais si nous parvenons à communiquer avec eux pour leur faire comprendre que nous avons besoin d'eux, ce projet sera une réussite », a-t-il ajouté. « L'objectif ultime est de sécuriser la population de grues et de la retirer de la liste des espèces menacées », déclare le chercheur au zoo de Nakhon Ratchasima, Tanat Uttaraviset.