Tempête Gloria dans le sud : près de 2 000 habitants évacués
Publié le - par le blob, l’extra-média, avec l’AFP
« On est fatigués, pas lavés et l’angoisse est toujours là » : quelque 1500 personnes ont été évacuées dans les Pyrénées-Orientales, et plus de 250 dans l’Aude, à la suite de la tempête Gloria, qui frappe le sud de la France après avoir fait sept morts en Espagne.
Dans le Roussillon, 240 personnes ont passé la nuit dans des gymnases ou autres salles, comme par exemple à Claira, l’une des six communes à avoir évacué une partie de sa population. Mais la majorité des personnes ont trouvé refuge chez des amis et la famille. Dans l’Aude, 250 personnes ont « déjà été évacuées et d’autres sont en cours d’évacuation », a indiqué la préfète Sophie Elizéon lors d’un point de presse. Dans ces deux départements frappés par des pluies diluviennes depuis lundi, aucun blessé ni mort n’est à déplorer.
Plus d’un millier de foyers sont jeudi matin privés d’électricité dans les Pyrénées-Orientales. L’ensemble des transports scolaires et voyageurs sont suspendus pour toute la journée sur l’ensemble du département. Il est recommandé aux parents, dans la mesure du possible, de ne pas amener leurs enfants dans les établissements scolaires. Météo-France a maintenu la vigilance rouge crue sur les départements des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, pour les fleuves Agly et Aude, respectivement au nord de Perpignan et au sud de Carcassonne.
« Vigilance totale »
« On est sur une phase de décrue au niveau de l’Agly, puisque le niveau de l’eau est passé de 7,40 m à 6,90 m », a indiqué Kévin Mazoyer, le secrétaire général de la préfecture des Pyrénées-Orientales. L’Agly reste en vigilance rouge en raison des risques de rupture des Digues Agly-Plaine de la Salanque. « Mais on reste en vigilance totale, car des précipitations sont encore à venir. À Claira, des espaces publics sont inondés. Les consignes d’évacuation sont toujours en vigueur. Dans la bande des 300 m de part et d’autre de l’Agly, il faut continuer à respecter les consignes de sécurité », a-t-il ajouté. « C’est une phase de décrue, mais il y a des précipitations importantes qui sont annoncées, nous devons rester vigilants », a-t-il souligné.
Même vigilance pour la maire de la localité Hélène Malé : « Je ne suis pas sûr que l’eau ait fini de monter, elle est encore en train de monter, notre vigilance est toujours soutenue, les personnes sont toujours hébergées jusqu’à nouvel ordre. Il faut que la sécurité prime sur tout le reste ». Jeudi matin, dans la salle polyvalente de Claira, la centaine de personnes évacuées prennent leur mal en patience, mais beaucoup confient n’avoir pas fermé l’œil de la nuit. Les enfants, eux, en chaussettes et pyjama pour certains, s’impatientent aussi.
« La nuit a été très courte »
« On nous dit ça coule par ci, ça coule par là, mais en attendant on ne sait pas ce qui se passe dans nos maisons. On est fatigués, on n’est pas lavés, la nuit a été très courte et l’angoisse est toujours là », s’énerve Raymonde Delinger, 84 ans. « On nous a juste dit que pour l’instant on devait rester ici, qu’on ne pouvait pas rentrer chez nous, de toute façon même les routes autour de cette salle sont complètement inondées », souligne-t-elle.
Matisse, 4 ans, a l’insouciance de son âge : « C’était super de dormir ici, j’ai retrouvé mon copain de classe, on a dormi tous ensemble. Mais maintenant, j’ai envie de rentrer à la maison ». « Mon fils était tout content, mais moi j’étais angoissée. Ma voisine m’a fait faire des exercices de yoga et de respiration et ça m’a finalement fait beaucoup de bien », souligne sa mère, Laetitia Lajarrige, 43 ans.
Plusieurs dizaines d’habitants ont également trouvé refuge dans un gymnase à Limoux (Aude) mais le niveau du fleuve avait sensiblement baissé jeudi en début de matinée. Les précipitations, fluctuant en intensité, vont perdurer jusqu’à jeudi midi, affectant principalement une grande moitié est du département des Pyrénées-Orientales, littoral compris.