Ours : des ONG s’inquiètent des mesures d’effarouchement
Publié le - par le blob avec l'AFP
Des associations environnementales se sont inquiétées jeudi du risque que peuvent représenter les mesures d’effarouchement des ours dans les Pyrénées, y voyant un danger pour les hommes et les ours.
« Ne mettez pas en danger la vie des hommes et des ours », s’alarme ce collectif regroupant les associations Ferus, France Nature Environnement, Pays de l’Ours-Adet ou encore WWF, dans une lettre ouverte aux préfets pyrénéens. Un arrêté du 27 juin prévoit à titre expérimental des mesures d’effarouchement des ours bruns, une espèce en danger critique d’extinction en France avec une quarantaine d’animaux, « pour prévenir les dommages aux troupeaux ».
Fin juin, plus de 250 brebis sont tombées d’une crête dans le massif de l’Aston à cause de la présence d’un ours, alimentant la colère de certains éleveurs. L’arrêté prévoit « l’effarouchement simple, à l’aide de moyens sonores, olfactifs et lumineux » et « l’effarouchement renforcé, à l’aide de tirs non létaux ». L’effarouchement renforcé pourra être fait par « l’éleveur ou le berger, s’ils sont titulaires du permis de chasser, ou par des lieutenants de louveterie ou par des chasseurs ou par des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) » après un certain nombre d’attaques contre un troupeau, après une formation préalable.
« Bien que l’ours ne soit pas un animal agressif, le tir d’une balle en caoutchouc à 20 m (distance maximale pour espérer être efficace) est objectivement une agression qui pourrait déclencher une réaction de défense de l’animal, mettant potentiellement en danger la vie d’un “effaroucheur” », s’inquiètent les associations. Elles craignent aussi l’utilisation d’armes autres que « non létales ».
En juin 2018, trois responsables d’une association anti-ours avaient été placés en garde à vue après la diffusion d’une vidéo où l’on y voit un groupe de 25 personnes aux visages masqués par des cagoules noires et fusil de chasse à la main, annoncer entrer en « résistance active contre les agents de l’État ».
Un gardiennage des troupeaux et la présence de chiens de protection permettent « de limiter les pertes par prédation », font valoir les associations. « Beaucoup d’éleveurs ont des chiens de protection et n’ont du coup aucun problème avec les ours, mais un noyau d’éleveurs radicaux refuse de protéger leurs troupeaux », assure Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’Ours-Adet.