Les Russes quittent la base spatiale de Kourou
Publié le - par LeBlob.fr, avec l’AFP
Le Centre national d’études spatiales (CNES), l’Agence spatiale française, a annoncé mercredi un départ « rapide, sûr et encadré » des Russes présents sur la base spatiale de Kourou en Guyane, consécutif à la suspension des lancements décidée par Moscou.
L’Agence spatiale russe Roscosmos avait annoncé samedi suspendre ses lancements spatiaux depuis Kourou et rappeler son personnel technique – 87 personnes au total – en réaction aux sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie après l’invasion de l’Ukraine.
En charge de la gestion de la base spatiale européenne de Kourou, le CNES « a mis en œuvre les procédures permettant un départ rapide, sûr et encadré des ingénieurs et techniciens russes présents », annonce-t-il dans un communiqué. Dès lundi, 26 d’entre eux avaient quitté l’hôtel où ils résidaient, à Sinnamary, à une cinquantaine de kilomètres de Kourou, escortés par des gendarmes.
Les techniciens et ingénieurs russes restants (une cinquantaine) devaient quitter ce même hôtel dans la soirée de mercredi pour rejoindre l’aéroport de Cayenne, a précisé à l’AFP la direction de l’établissement, lieu de résidence habituel des Russes travaillant pour Soyouz.
Le Centre spatial guyanais accueillait depuis 2011 le lanceur russe Soyouz, dans le cadre d’un accord intergouvernemental. Pour 2022, trois tirs étaient prévus avec cette fusée : deux pour la constellation de navigation européenne Galileo, un pour le satellite espion français CSO-3.
Selon le CNES, « l’arrivée imminente des nouveaux lanceurs Vega-C et Ariane 6 sur le marché permet d’envisager une reprogrammation des lancements institutionnels européens », pour permettre une alternative à Soyouz. L’Agence spatiale dit évaluer « avec la plus grande rigueur » les répercussions de la crise ukrainienne sur les programmes de coopération spatiale avec la Russie.
« Bien qu’ayant fortement diminué au cours des dernières années, certains programmes scientifiques conjoints bilatéraux sont toujours en cours, notamment dans le domaine de la médecine spatiale à bord de la Station spatiale internationale (ISS) », rappelle le CNES. « Concernant les projets menés dans le cadre de l’Esa (Agence spatiale européenne), les opérations de l’ISS se poursuivent avec l’implication de l’ensemble des partenaires de la Station », ajoute-t-il.
Lundi, l’ESA a annoncé que le lancement de la mission spatiale russo-européenne ExoMars en septembre 2022 était rendu « très improbable » par la crise ukrainienne.