Le spéléologue Michel Siffre, spécialiste des expériences hors du temps, est décédé
Publié le - par LeBlob.fr, avec l’AFP
Le spéléologue Michel Siffre, connu pour ses expériences scientifiques extrêmes hors du temps, est décédé samedi à Nice à l’âge de 85 ans. « Passionné depuis son plus jeune âge par la spéléologie et pionnier des expériences de confinement souterrain, il avait notamment participé à une expérimentation extrême en 1962 en s’isolant du monde pendant deux mois pour étudier la notion du temps », a salué sur le réseau social X Charles-Ange Ginésy, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Cette première expérience scientifique, qui avait fait connaître Michel Siffre, alors âgé seulement de 23 ans, du grand public, s’était déroulée dans le gouffre de Scarasson, dans les Alpes italiennes, à la frontière française, près de Tende.
Elle l’avait amené à passer deux mois sous terre, coupé du monde, sans montre, horloge ou autre moyen de connaître l’heure ni le jour, de manière à étudier le rythme de veille et de sommeil dans de telles conditions.
Le jour de sa sortie, le 14 septembre 1962, « j’étais persuadé qu’on était le 20 août », s’était-il souvenu récemment dans un entretien au Monde. « J’avais donc 25 jours de retard sur 58 journées "hors du temps" effectives. (…) Le temps que je percevais s’écoulait donc presque deux fois moins vite que le temps réel, et mes journées étaient en fait bien plus longues que ce que j’avais évalué », avait-il aussi relevé.
Michel Siffre avait renouvelé cette aventure scientifique en 1972 quand, financé par la Nasa, il avait passé 205 jours sous terre, coupé du monde, dans la grotte de Midnight Cave au Texas.
Sa dernière expérience, visant à étudier « l’action du vieillissement sur le rythme biologique », avait eu lieu en 1999, dans la grotte de Clamouse (Hérault). À l’issue d’un confinement de 69 jours, et alors que 300 personnes étaient venues l’attendre à sa sortie, il avait indiqué à l’AFP être « convaincu de contribuer à une meilleure approche des cycles de sommeil chez l’homme ».
« N’oubliez pas que les médicaments que vous prenez aujourd’hui à la bonne heure, c’est à ma première expérience que vous le devez », avait souligné le spéléologue.
Il avait écrit plusieurs ouvrages, notamment « Hors du temps » en 1963, qui relataient les épisodes de sa vie d’aventurier et de scientifique passionné par la spéléologie.