La survie des espèces sauvages menacée par les activités humaines
Publié le - par LeBlob.fr, avec l’AFP
Forcées de se déplacer davantage pour échapper aux conséquences de l’activité humaine, de nombreuses espèces sauvages voient leur survie menacée, selon une étude publiée lundi.
Les experts sur la biodiversité des Nations unies avaient averti en 2019 que plus des trois quarts des terres et 40 % des océans de la planète ont déjà été « gravement dégradés » par l’homme. Mais il existe relativement peu d’études portant sur des espèces spécifiques et sur la manière dont l’homme modifie leur comportement.
Pour cette étude, publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution, des chercheurs australiens ont étudié les conséquences des activités telles que la construction de routes, le tourisme, les loisirs, la chasse, le transport et la pêche sur 167 espèces, allant d’un papillon de 0,05 gramme au grand requin blanc de deux tonnes. Et selon eux, la plupart des espèces ont augmenté la distance qu’elles parcourent de 70 % en moyenne à cause de l’homme. Pour un tiers, ces mouvements ont augmenté, ou diminué, de moitié.
« Cela nous indique que les humains impactent largement les mouvements des animaux, mais qu’en général cela passe inaperçu et que rien n’est fait », a déclaré l’auteur principal Tim Doherty, de l’Université de Sydney. « Habituellement, nous ne voyons les animaux dans la nature que pendant de courtes périodes et nous ne comprenons pas bien leurs déplacements et l’espace qu’ils utilisent », poursuit le chercheur. Or de nombreuses espèces, dont la plupart des mammifères, dépensent presque toute leur énergie à trouver de la nourriture et des partenaires de reproduction. L’énergie supplémentaire dont ils ont besoin pour s’éloigner de l’homme complique donc leur survie, explique-t-il.
Parmi les animaux étudiés, les oiseaux et les insectes se sont davantage déplacés pour éviter d’entrer en contact avec l’homme. L’étude met en garde contre des « conséquences en cascade » sur les processus naturels tels que la pollinisation si ces déplacements devaient se poursuivre à un rythme soutenu, avec « des impacts potentiellement profonds sur les populations, les espèces et les processus des écosystèmes ». Les chercheurs appellent à une meilleure préservation des habitats naturels en augmentant les zones protégées, mais aussi à réguler la construction et le tourisme, et à limiter la chasse saisonnière pendant les périodes de reproduction.