Incorporation de plastiques recyclés : la France réfléchit à un système de bonus-malus
Publié le - par LeBlob.fr, avec l'AFP
La France souhaite « augmenter l'incorporation de matières recyclées plastiques de manière transversale entre toutes les filières, avec un dispositif de bonus-malus », a déclaré ce jeudi 03 octobre la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Agnès Pannier-Runacher.
La France est en effet très en retard sur le recyclage des emballages plastiques : seuls 23% sont recyclés alors que l'objectif est de 40%, ce qui lui a valu une amende européenne de 1,6 milliard d'euros.
Un constat générateur de « frustration » pour la ministre, qui s'exprimait dans le cadre des assises des déchets organisées à Nantes. Elle a donc annoncé le lancement d'un « groupe de travail avec les parties prenantes afin de définir de manière transversale (...) un dispositif de prime/pénalité sur les plastiques », sur le modèle pollueur/payeur.
Elle souhaite ainsi « inciter les producteurs à incorporer des matières plastiques recyclées, de préférence d'origine française, dans leurs produits » en lieu et place des matières plastiques vierges. « On sait tous que le coût de la matière plastique vierge ne facilite pas cette adoption d'incorporation de matières recyclées et c'est de cela qu'il va falloir rapidement discuter », a-t-elle déclaré.
Si des filières dites à « responsabilité élargie du producteur » (REP) existent déjà pour certains produits en plastique, l'objectif est cette fois « d'élaborer un dispositif transverse à toutes les filières REP visant des produits contenant des plastiques afin d’inciter les producteurs à incorporer des plastiques recyclés », a-t-on précisé dans l'entourage de la ministre. « Ces primes et pénalités seront définies par résine plastique dont les tarifs et marchés sont structurés différemment », a-t-on ajouté de même source.
Alors que la production de déchets dans son ensemble « explose » sur la planète, « seulement 7% des matériaux consommés dans le monde proviennent du recyclage », a rappelé Agnès Pannier-Runacher, soulignant que 30 à 40% de nos besoins de matériaux « pourraient être couverts, par des matières premières issues du recyclage ».
La ministre a également annoncé le lancement de travaux pour élaborer un plan pour « une meilleure circularité » et donc un meilleur recyclage des matières premières critiques, comme les métaux utilisés dans la transition énergétique, notamment pour les batteries de véhicules électriques, le photovoltaïque, l'éolien et le bâtiment.
Une première réunion dans cette optique est prévue lundi 7 octobre.