Envie de musarder utile cet été ? Faites des sciences participatives
Publié le - par le blob avec l'AFP
Les chercheurs ont besoin d’aide : face au déclin massif de la biodiversité, ils invitent les vacanciers (et les autres) à agir en récoltant des informations sur les gypaètes barbus, les araignées triangles, les algues... « De plus en plus de personnes ont envie de prendre les choses à bras le corps et les sciences participatives leur offrent un moyen de passer à l’action », Géraldine Audrerie de la Fondation Nicolas Hulot (FNH). Pour établir un meilleur état des lieux de la biodiversité, mais aussi pour comprendre les impacts des changements globaux (réchauffement climatique, urbanisation, intensification de l’agriculture) et trouver des pistes concrètes pour agir, les chercheurs ont besoin d’énormément de données. Des données qui prennent de l’importance avec l’accélération du déclin de la biodiversité et des menaces qui pèsent sur elle. Et comme il est impossible de placer un chercheur derrière chaque arbre ou dans chaque champ et encore moins dans les jardins des particuliers, la Fondation Nicolas Hulot, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Union nationale des CPIE, appellent à une « mobilisation collective, dès cet été ».
Les volontaires sont invités à se rendre sur le portail web OPEN où sont présentés 146 programmes d’observation définis par des chercheurs. Après avoir indiqué une région, des priorités (le changement climatique, les espèces en danger, les espèces envahissantes), ou encore un niveau de connaissances, le site propose des programmes et fournit les coordonnées d’un référent. « Les mentalités évoluent : avant on avait le chercheur qui savait et le citoyen, assez passif, qui écoutait. Maintenant les gens se veulent acteurs, au côté des chercheurs », note Géraldine Audrerie, responsable du projet OPEN à la FNH.
Cet été, que l’on soit à Saint-Tropez ou à La Courneuve, on peut se lancer dans l’observation des papillons de nuit, essentiels pour la pollinisation, mais menacés par la pollution lumineuse. Pour s’y coller : un drap blanc, une lampe et une heure arrachée à la nuit. Les aventuriers peuvent aussi partir à la recherche du gypaète barbu, le plus grand vautour d’Europe réintroduit dans les Alpes ou des araignées triangles (un vaporisateur d’eau à bout de bras pour mieux débusquer leurs toiles). Un passe-temps qui a également fait ses preuves en matière d’éducation à l’environnement : « on a une évolution des comportements chez les participants qui vont réduire l’utilisation de leurs produits phytosanitaires au fur et à mesure de leur participation », note Anne Dozières. Cette année, 70 000 personnes ont déjà collaboré à des projets de sciences participatives en France.