Elisabeth Borne active une cellule de crise pour lutter contre les sécheresses
Publié le - par Le Blob.fr avec l'AFP
La France traverse une sécheresse historique et le gouvernement ne cache plus sa préoccupation. La Première ministre, Elisabeth Borne, a activé ce vendredi 5 août la cellule interministérielle de crise pour coordonner l'action des autorités publiques. Des « réunions techniques » ont débuté en fin de matinée, sans décision attendue dans la foulée.
La crise couve depuis des mois dans certaines régions où les arrêtés sécheresse se sont multipliés depuis le printemps, faute de pluie. 93 départements en France métropolitaine sur 96 font déjà l'objet de restrictions d'eau à différents degrés et 66, soit environ les deux tiers du pays, sont « en crise ». Dans ce niveau d'alerte le plus élevé, l'arrosage des pelouses, des véhicules ou encore l'irrigation des cultures sont interdits, tout comme le remplissage des plans d'eau.
Trouver des méthodes alternatives
Les ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture se sont rendus vendredi 5 août sur le plateau de Valensole. Thomas Raso, jeune maraîcher à Lagrand, dans les Hautes-Alpes, est venu au devant du ministre avec un plateau de tomates « au cul noir », une maladie liée à des problèmes hydriques, pour l'alerter sur les conséquences de la sécheresse dans sa profession.
« Avant on savait résister à une ou deux années de sécheresse, plus maintenant », pointe le jeune maraîcher. « Les retenues collinaires ne serviront pas, ce ne sont pas elles qui vont faire pleuvoir », souligne Yannick Becker, propriétaire d'un élevage équin et maraîcher, porte-parole de la Confédération paysanne PACA. « Même le lac de Sainte-Croix », où doivent se rendre les ministres, et le Lac de Serre-Ponçon, Hautes-Alpes, « se vident", souligne-t-il.
Face à eux, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu plaide pour « la nécessité d'accélérer les transitions ». Son homologue de l'Agriculture, Marc Fesneau, note « Il y a des systèmes de culture qui sont plus résilients compte tenu du changement climatique, mais faire croire qu'il n'y aura pas besoin d'eau, ce serait une erreur assez tragique ».
« Imaginez la situation dans laquelle nous serions aujourd'hui dans cette région s’il n'y avait pas un certain nombre de système de retenues d’eau créées il y a 40, 50 ou 60 ans », a-t-il relevé, avant de visiter, justement, un barrage à Sainte-Croix du Verdon. Christophe Béchu, tout en arguant pour une « diminution des usages » a reconnu que il peut y en avoir « dans lesquels les retenues peuvent être la solution ».