Climat : 2022 est (déjà) l’année la plus chaude jamais mesurée en France
Publié le - par LeBlob.fr, avec l’AFP
C’était attendu, c’est désormais confirmé. Avant même la Saint-Sylvestre, 2022 est déjà l’année la plus chaude jamais enregistrée en France. Un triste record atteint via la multiplication cette année des fortes vagues de chaleur, de sécheresse et d’incendies… que les températures de décembre ne pourront pas compenser. « Quel que soit le scénario retenu du mois de décembre, 2022 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, depuis le début des mesures, c’est-à-dire depuis au moins 1900 : c’est une certitude » , déclarait hier Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France.
La température annuelle de 2022 sera comprise entre 14,2 degrés Celsius, si le mois de décembre est froid, et 14,6 degrés, s’il est chaud… néanmoins largement devant l’année 2020 qui détenait jusque-là le record, avec 14,07 °C. Cette année connaît donc une « anomalie climatique de +1 à +1,5 degré » ajoute Matthieu Sorel.
Trois épisodes de chaleur
L’année a été marquée par plusieurs épisodes de chaleur : trois vagues cet été (15 au 19 juin, 12 au 25 juillet et 31 juillet au 13 août), soit un record de 33 jours, et deux hors saison (en mai et fin octobre) avec, en contrepartie, très peu de périodes froides. « Tous les mois de l’année ont été plus chauds que la normale, à l’exception des mois de janvier et d’avril », souligne le climatologue.
Principale conséquence : une sécheresse « historique » qui a été provoquée par des méga-feux, notamment en Bretagne ou en Gironde. « 2022 est l’une des années les moins arrosées, avec un déficit pluviométrique attendu en fin d’année entre moins 20 et 25 % par rapport à la normale, occasionnant une sécheresse intense et durable », précise Matthieu Sorel. À ce jour, 2022 détient la médaille de bronze des plus longues périodes de sécheresse du pays, avec huit mois contre 17 en 1989/90 et neuf en 2005.
Record aujourd’hui, norme demain
Des records d’aridité ont été relevés en mai (-60 % d’hydrométrie) et juillet (-85 %). Mais l’année la plus sèche demeure 1989, avec un déficit global de 25 %. Des records devenus récurrents. Huit des dix années les plus chaudes depuis le début du 20e siècle sont postérieures à 2010.
Ces chaleursauraient été « hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique, estime Agathe Drouin, climatologue à Météo-France. Si on se projette en 2040, cet événement sera environ sept, voire dix fois plus probable. Très chaude dans le climat actuel, l’année 2022 deviendra “normale” au milieu du 21e siècle » poursuit-elle.