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Baisse record des émissions de gaz à effet de serre en 2020 liée à la crise sanitaire © AFP/Archives Peter Parks

Les émissions de CO2 d'origine fossile ont connu une baisse record de 7% en 2020, liée aux mesures de confinement prises contre l'épidémie de Covid-19, selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP) publié vendredi.

Ce rapport s'intéresse aux émissions annuelles de CO2 d'origine fossile et à leur persistance dans l'atmosphère, responsables du changement climatique et de son lot de catastrophes. Traditionnellement publié lors des conférence de l'ONU sur le climat, sa sortie intervient cette année dans un contexte particulier, car la 26e COP prévue à Glasgow a été repoussée d'un an. Un sommet en ligne se tiendra samedi avec plusieurs chefs d'Etat pour marquer le 5e anniversaire de l'accord de Paris.

Ses résultats sont aussi inédits, avec une baisse estimée à 7% des émissions mondiales de CO2 fossiles sur l'année, soit 2,4 milliards de tonnes. Au plus fort du confinement au printemps, elles ont même chuté d'environ 17% comparé à 2019. Jamais une telle diminution n'avait été observée auparavant, selon un communiqué de presse. Lors des précédentes crises mondiales (1945, 1981, 1992, 2009), elles n'avaient jamais dépassé 0,9 milliard de tonnes.

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Les émissions de CO2 d'origine fossile ont connu une baisse record de 7% en 2020 © AFP/Archives Peter Parks

« La diminution des émissions en 2020 semble plus prononcée aux Etats-Unis (-12%), dans l'UE-27 (-11%) et en Inde (-9%), l'effet des restrictions Covid-19 s'ajoutant à une tendance précédente, et étant moins prononcée en Chine (-1,7%), où les mesures de restriction ont été prises au début de l'année et ont été plus limitées dans le temps », selon le communiqué.

En Chine, les émissions ont augmenté de 2% en 2018. « ​​​​​Il n'y aurait pas eu le Covid-19, cette croissance se serait probablement poursuivie », a expliqué Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement lors d'une visio-conférence.

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Énergies fossiles : dépassement des accords climatiques © AFP Gillian Handyside

Rebond attendu en 2021 

Par secteur, les réductions d'émissions de CO2 ont été plus marquées dans les transports de surface, qui représentent 21% des émissions mondiales. Elles « ont été réduites de moitié dans les pays au plus fort du confinement », selon le communiqué. Celles de l'aviation se sont effondrées de 75%. Elles ne représentent que 2,8% des émissions mondiales mais ne cessent de croître.

Les émissions de l'industrie (22% des émissions mondiales) « ont été réduites de 30% dans les pays au plus fort du confinement ». Sur une période de temps plus longue, « la croissance des émissions mondiales a été de 0,9% par an en moyenne entre 2010 et 2019 », après 3% par an entre 2000 et 2009. 

Pour autant, cela ne suffit pas pour réduire le réchauffement climatique et ses impacts, les émissions de CO2 se maintenant à des niveaux élevés. De plus, leur diminution liée à la crise du coronavirus devrait être de courte durée.

« En Chine, les émissions ont déjà renoué en avril avec le niveau qu'elles avaient précédemment », indique Philippe Ciais. « On peut s'attendre à ce qu'il y ait un rebond en 2021.» « C'est un répit temporaire », poursuit-il. « Le moyen d'atténuer le changement climatique n'est pas d'arrêter les activités mais d'accélérer la transition vers des énergies bas carbone », insiste le chercheur.

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Climat : records de concentration de gaz à effet de serre en 2019 © AFP Simon Malfatto

De plus, la diminution des émissions de CO2 n'entraîne pas une réduction de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, rappelle-t-il. Elle a été multipliée par près de 1,5 entre 1750 et 2019.

« La grande question est de savoir si les investissements liés à la relance économique vont permettre de créer une véritable augmentation dans les énergies bas carbone et une réduction visible des émissions », indique M. Ciais.

Quelque 12 800 milliards de dollars ont été promis ces derniers mois, dont 11 000 par les Etats du G20, pour soutenir entreprises ou ménages, soit trois fois plus qu'après la crise de 2008.

Mais selon 14 instituts de recherche, les pays du G20 ont annoncé au moins 234 milliards de dollars d'argent public en faveur des énergies fossiles, 151 milliards pour les énergies propres.