L’Australie ouvre un premier refuge pour ornithorynques
Publié le - par Le blob.fr, avecl'AFP
L’Australie prévoit d’ouvrir le premier refuge pour ornithorynques afin de sauver cette espèce endémique, dont les habitats sont menacés par les feux de forêt et la sécheresse provoqués par le changement climatique. Le zoo de Taronga a annoncé la construction de cette installation dans la ville de Dubbo, située au nord-ouest de Sydney. Lorsqu’ils seront victimes de catastrophes, elle proposera des soins d’urgence à ces mammifères semi-aquatiques à la mâchoire en forme de bec de canard.
Pouvant accueillir jusqu’à 65 ornithorynques, ce refuge servira également de centre de recherche pour étudier la reproduction de ce rare mammifère à pondre des œufs et qui est réputé pour se reproduire difficilement en captivité. Les sécheresses prolongées et « l’été noir » 2019-2020, durant lequel les feux de forêts ont ravagé les habitats des ornithorynques, ont motivé le lancement de ce projet, a expliqué Phoebe Meagher, conservatrice de la vie sauvage à Taronga. « Nous étions inondés d’appels téléphoniques et de messages nous demandant de venir pour sauver des ornithorynques », a-t-elle expliqué.
« La Nouvelle-Galles-du-Sud a été très durement touchée par la sécheresse et les feux de forêts et les ornithorynques n’avaient simplement nulle part où aller ». Les scientifiques ont avancé le chiffre de trois milliards d’animaux morts dans les incendies. L’espèce était en danger avant même cette période. Selon une étude de janvier 2020, la population d’ornithorynques a chuté de 50 % depuis la colonisation européenne de l’Australie, il y a un peu plus de deux siècles.
Une étude précédente, publiée en novembre 2018, estimait la diminution sur cette même période à 30 % pour une population de 200 000 spécimens désormais. Le zoo de Taronga a été capable de sauver sept monotrèmes puis de les relâcher dans la nature et espère que le nouveau projet permettra à l’avenir des sauvetages à plus grande échelle et contribuera à sauver l’espèce de l’extinction, a expliqué Mme Meagher. « Nous les garderons aussi longtemps que leurs conditions le nécessiteront... nous pouvons les garder des années si nécessaire, mais ce n’est que ce que nous voulons faire », souligne-t-elle. Le refuge, qui servira aussi de centre de réhabilitation aquatique, doit ouvrir en 2022.