40 °C, un seuil de moins en moins symbolique en France
Publié le - par le blob avec l'AFP
Il y a encore un demi-siècle, atteindre les 40 °C en France était exceptionnel. Mais cette barre symbolique est dépassée de plus en plus fréquemment, et pourrait même devenir une « normale » des vagues de chaleur.
Selon Météo-France, ce seuil des 40 °C n’a été dépassé qu’une fois dans les années 1960 (en 1968 en Aquitaine) et une fois dans les années 1970 (en 1975 en Corse). Dans les années 1980 et 1990, cette température encore rare est devenue plus fréquente. Et dans un monde qui subit les effets visibles du réchauffement climatique, le XXIe siècle a vu les choses s’accélérer et les années où cette barre est franchie se multiplient, avec des années particulièrement exceptionnelles comme 2003 et 2019.
Ainsi, depuis 2008, le seuil a été dépassé tous les ans dans au moins une station française, à l’exception de 2014, selon Météo-France. Cette année, lors de la canicule de juin, la France a explosé son record absolu de chaleur, avec 46 °C mesurés le 28 juin à Vérargues, dans l’Hérault. Le précédent record datait de 2003, avec 44,1 °C enregistrés dans le Gard. Mais ce deuxième épisode de canicule marque l’extension de la chaleur vers le nord du pays, avec des villes qui y ont dépassé pour la première fois les 40 °C.
« 40 °C ne sera pas la nouvelle norme des étés français, mais ça sera très certainement la nouvelle norme des vagues de chaleur des étés », a indiqué jeudi à l’AFP Robert Vautard, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. Et ce n’est que le début.
« Au milieu du siècle, il faudra s’habituer à des vagues de chaleur où on dépassera les 45 °C aussi bien dans le midi qu’ailleurs », a-t-il ajouté. Et en 2100, certaines simulations montrent « des dépassements des 50 °C, plutôt dans le sud de la France ».
Voici quelques exemples des villes qui ont atteint ou dépassé les 40 °C cette semaine, en battant des records datant parfois de dizaines d’années :
- Paris 42,6 °C (précédent record 40,4 °C en 1947)
- Brive 42,1 °C (précédent record 41,4 °C en 2015)
- Troyes 41,8 °C (précédent record 40,6 °C en 2003)
- Amiens 41,7 °C, (précédent record 38,1 °C en 2003)
- Bourges 41,7 °C, (précédent record 39,9 °C en 2003)
- Pontoise 41,6 °C (précédent record 39,2 °C en 2003)
- Auxerre 41,6 °C (précédent record 41,1 °C en 2003)
- Blois 41,6 °C (précédent record 39,5 °C en août 2003)
- Lille 41,5 °C (précédent record 37,6 °C en 2018)
- Châteauroux 41,4 °C (précédent record 40,5 °C en 1906)
- Rouen 41,3 °C (précédent record 38,1 °C en 2003)
- Vichy 41,3 °C (précédent record 41,2 °C en 1983)
- Orléans 41,3 °C (précédent record 40,3 °C en 1947)
- Dunkerque 41,3 °C (précédent record 38,3 °C en 2006)
- Bordeaux 41,2 °C (précédent record 40,7 °C en 2003)
- Le Mans 41,1 °C (précédent record 40,5 °C en 2003)
- Reims 41,1 °C (précédent record 39,3 en 2003)
- Angers 41,0 °C (précédent record 39,8 °C en 2003)
- Tours 40,8 °C (précédent record 39,8 °C en 2003)
- Rennes 40,1 °C (précédent record 39,5 °C en 2003)